Patrick Sancey-Richard : chef de tribu visionnaire !

À dix ans, il a, comme ses frères et soeur, enfilé bottes et tablier pour aider ses parents.
À dix ans, il a, comme ses frères et soeur, enfilé bottes et tablier pour aider ses parents.

Partie de presque rien, la famille Sancey-Richard a fondé une fromagerie florissante à Métabief, qui fut l’une des premières à inclure la dimension touristique à son offre.

Certains événements tragiques forgent une destinée. En 1981, Patrick Sancey-Richard était un tout jeune homme, fraîchement sorti du service militaire, lorsque son père est subitement décédé, laissant sa mère, Alice, seule avec ses quatre enfants. L’aîné de la fratrie, qui venait d’obtenir son diplôme de fromager à l’ENIL de Poligny, a dû remplacer son père au pied-levé. Patrick Sancey-Richard fit de cette « obligation » un tremplin vers sa propre passion : communiquer aux autres le plaisir qu’il prend à fabriquer des fromages.
Conteur d’histoires né, Patrick Sancey-Richard fait voyager les touristes au temps du soutirage à la toile et aime rappeler que, lorsqu’il était enfant, « fromager était le dernier des métiers ». Un travail dur et peu considéré… De son enfance de petit gouailleur débrouillard et alerte, l’homme a tiré une fibre du commerce déjà bien affirmée. « J’interpelais les passants dans la rue pour qu’ils viennent acheter notre fromage. Et je servais les belles Hollandaises qui achetaient du lait au litre », se souvient-il en riant.

Une famille de précurseurs

Une fois grand, cette passion pour les autres ne disparaîtra pas. En 1989, la création d’une nouvelle fromagerie s’impose : Patrick, sa mère, ses frères Éric et Christian, ainsi que sa soeur Véronique, cheville ouvrière de l’entreprise, décident de construire un nouvel atelier de production de Comté, Morbier et Mont d’Or, ainsi qu’un magasin et des caves. Mais, chose rarissime à l’époque, ils ajoutent une galerie de visite et une salle de projection à destination des touristes. Les bonnes âmes tranchent : « Ça ne marchera jamais ! » Aujourd’hui, plus personne ne doute que l’idée, audacieuse il y a 30 ans, était précurseure.
Au fil des ans, le projet évolue avec des agrandissements et des mises aux normes (1997), puis la création d’un nouveau magasin et d’une nouvelle salle de projection en 2009. À chaque fois, un leitmotiv pour Patrick : « garder l’unité familiale autour d’un projet commun ».

Il y a quelques mois, le sexagénaire a cédé sa place dans la co-gérance de l’entreprise à son neveu, Eddie. Jeune retraité, il continuera à gérer la partie tourisme et communication de l’entreprise, en plus de ses multiples activités, notamment celle de trésorier du syndicat du Mont d’Or. « J’ai commencé ma carrière au décès de mon père et je la termine peu après le décès de ma mère, qui nous a quittés en début d’année », observe Patrick.
Jamais à court d’idée, il prépare actuellement une belle surprise pour les 30 ans de la fromagerie, née le 5 avril 1989, jour-même de la naissance d’Eddie. Un clin d’oeil du destin comme les aime Patrick Sancey-Richard !

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