Herbe : ils ont choisi le séchage solaire du foin en vrac (hiver 2018)

Alain Henriet et Patrice Briquez, les associés du GAEC des Coulanges à Reugney.
Alain Henriet et Patrice Briquez, les associés du GAEC des Coulanges à Reugney.
À Nans-sous-Sainte-Anne et Reugney, l’EARL La Sarrazine et le GAEC des Coulanges ont tous deux opté pour le séchage solaire de leur foin en vrac.

Les agriculteurs de la zone AOP sont de plus en plus nombreux à pratiquer la méthode « solaire » pour sécher leur foin en vrac. Il s’agit de créer une isolation à environ 20 cm en dessous du toit du bâtiment agricole afin d’emmagasiner, grâce au soleil, beaucoup de chaleur. Cet air chaud est récupéré par un collecteur, puis diffusé sous les caillebottis de la grange pour ventiler le foin. « Dans cet espace sous le toit, l’air est plus chaud de 10°C que l’air ambiant. Il est aussi très sec, ce qui est idéal pour un séchage rapide du foin : le temps de ventilation est divisé par deux », explique Patrice Briquez du GAEC des Coulanges à Reugney, qui utilisait auparavant le même système, mais au gaz. Depuis 1998, cette exploitation a toujours pratiqué le séchage en grange et a opté pour le solaire en 2010.
Outre les économies d’énergie réalisées, cette méthode permet d’obtenir un foin plus appétent. La luzerne et le trèfle notamment, plantes très protéiques mais très fragiles, tombent moins au sol au moment de la récolte et peuvent ainsi être conservées dans le foin.

Plus de lait, moins de compléments

Qui dit foin plus nourrissant et plus gourmand, dit moins d’aliments complémentaires. C’est pour répondre à ce principal objectif que Christelle et Julien Comte de l’EARL La Sarrazine ont opté pour le séchage solaire l’an passé. Installés depuis 12 ans, ils ont fait le choix de passer en bio en 2014 : « Les aliments sont 40 % plus chers en bio, nous cherchions donc une façon de diminuer leur part dans l’alimentation de nos vaches », explique Julien Comte. Même si le couple a encore peu de recul sur la pratique, il en est fort satisfait : « L’an dernier a été difficile pour tout le monde, mais cette année, nous donnons moins d’aliments complémentaires et nous produisons plus de lait : environ 1 kg d’aliments complémentaires en moins et 5 à 6 litres de lait en plus par vache et par jour. »
Côté investissement, ces jeunes producteurs ont choisi de construire un nouveau bâtiment, sur le toit duquel ils ont posé une double isolation en panneaux de bois. « Nous avons fait une partie des travaux nous-mêmes. Le bâtiment, la griffe pour les fourrages, les ventilateurs et autres aménagements nous ont coûté 110 000 euros. »

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