Le Comté participe à une alimentation durable et soutenable

C’est sur la dimension de durabilité des systèmes alimentaires qu’est intervenue Christine Cherbut, directrice scientifique de l’INRA, lors de la « journée recherche » organisée par le CIGC au printemps 2015. Elle apporte une reconnaissance pour les travaux menés par la filière Comté.

Les Nouvelles du Comté : Qu’entend-on aujourd’hui par “alimentation durable” ?
• Christine Cherbut : « La FAO* donne cette définition de l’alimentation durable : « une alimentation durable protège la biodiversité et les écosystèmes, est acceptable culturellement, accessible, économiquement loyale et réaliste, sûre, nutritionnellement adéquate et bonne pour la santé, optimise l’usage des ressources naturelles et humaines ». Cette définition prend aussi en compte la notion d’impacts supportables ou soutenables pour une société. Si nos regardons maintenant à l’échelle de notre pays, et contrairement à ce que nous montrent nombres de reportages, nous mangeons de mieux en mieux. Mais nos comportements ont un impact négatif qu’il faut corriger pour rester soutenables. »

Les Nouvelles du Comté : Comment parvenir à une alimentation soutenable ? Quelle place pour la recherche ?
• « Trois aspects sont à améliorer dans nos sociétés occidentales : l’utilisation des ressources (eau, energie), l’impact sur les écosystèmes et l’impact sur la santé (obésité et maladies chroniques) Pour y parvenir nous devons commencer par réduire de 25% notre consommation actuelle et surtout lutter contre le gaspillage. Le consommateur joue un rôle clé car il veut du goût, un produit qui ne nuit pas à sa santé et il est en quête de sens. Il est nécessaire de l’informer toujours plus et de l’impliquer. La recherche doit nous aider à répondre à ces questions grâce à des programmes ambitieux qui n’oublient pas les sciences sociales. »

NDC : Le Comté répond-il à cette exigence d’alimentation durable ?
• « La filière Comté a choisi une approche qui répond à ces enjeux, avec de vrais arguments qui, dans ce contexte mondial, la rendent extrêmement compétitive. Elle prend en compte les aspects environnementaux, sociaux et économiques dans une vision à long terme. Les recherches que vous menez sur la qualité du lait, la conduite d’élevage, la transformation à travers la flore et l’ensemencement, ou encore le goût et la santé, répondent à cette dimension alimentaire globale et durable.
La pression des consommateurs et des acteurs politiques ira toujours plus en ce sens dans les 20 à 50 années à venir. Le Comté ne devrait pas avoir trop de soucis à se faire s’il continue à se développer sur sa base actuelle, avec un cahier des charges qui lui permet de répondre à la demande du consommateur. Les évolutions technologiques, les nouvelles formes d’organisations se font dans le respect des fondamentaux de l’AOP. Tout comme en sport, si les règles évoluent, les fondamentaux ne changent pas. Il y a du futur dans la tradition ! Vous pourrez répondre aux futures politiques publiques, voir à des normes nouvelles qui apparaîtront à l’avenir. Je pense que vous êtes en train d’anticiper tout cela. »

*FAO : Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture).

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