Daniel Charité : Hériter, bonifier, transmettre

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Daniel Charité a vécu pleinement son rôle de président de la fruitière de Vernierfontaine. Il laisse la place après avoir largement bonifié l’héritage dont il avait la charge.

Dans des temps plus anciens, un château fort aurait certainement trouvé sa place sur ce site naturel qui domine joliment la plaine des environs de Valdahon, dans le Doubs. Désormais, on y trouve une place forte du goût. Et l’objet d’un beau et plus que justifié sentiment de fierté.

La fierté, au nom de ces 23 sociétaires, est celle de Daniel Charité, président de la fruitière de Vernierfontaine. À quelques mois de quitter cette fonction, il ne se lasse pas de présenter ce nouveau bâtiment, « avec ses deux façades », l’une tournée vers le proche village, pour ne pas oublier d’où l’on vient, l’autre tourné vers l’extérieur, comme un signe des temps. Daniel Charité est président depuis 1990 « parce qu’on m’a poussé un peu. C’était déjà une coopérative solide ». Il a vécu pleinement cette période, assumant tous les changements qui ont chamboulé la fonction.

« Avant, dit-il, c’était moins de contrôle, moins de paperasses. Il y a eu beaucoup de bouleversements et ce n’est pas fini. Il faut vivre avec ce monde qui veut plus de traçabilité et d’hygiène. Il faut conserver nos spécificités – il ne faut pas les voir comme des contraintes – et il faut évoluer en même temps. Tout ça amène les présidents à avoir des relations avec de plus en plus de personnes, de plus en plus d’organismes. C’est très enrichissant.» À Vernierfontaine, les sociétaires sont, selon le mot du président, « très coopérateurs. Ils sont confiants dans leur AOC et dans leur coop. Pour décider des travaux de la nouvelle fruitière, nous n’avons pas signé de nouvel engagement, c’est un symbole ».

Le président a mené son oeuvre en s’appuyant sur des principes simples : « Tout va bien s’il y a un bon prix de lait. On y arrive avec des producteurs sérieux qui apportent du lait de qualité, un personnel responsable, le tout en relation avec le technicien et l’affineur. Un président ne peut rien faire sans une bonne équipe, avec un climat de confiance. Je n’oublie pas le rôle de mon épouse Liliane qui a compris mes engagements.»

La mise au point du nouveau bâtiment a été minutieuse, en soignant les détails, en optimisant les conditions de travail. La lumière naturelle est omniprésente (« C’est mieux pour le personnel et pour les clients »), il n’y a aucune marche à franchir et les clients peuvent s’attarder sur le belvédère installé à côté et, depuis l’ouverture, le magasin tourne bien. Cerise sur le fromage, la médaille de bronze obtenue lors du concours général agricole de 2007 a quasiment la couleur et la valeur de l’or. « Nous l’avons bien fêtée. Nous étions très heureux », confie Daniel Charité qui a déjà transmis son exploitation et quittera ses fonctions en novembre. Il a déjà laissé de l’ouvrage à son successeur : l’acquisition d’un robot de salage.

Hériter, bonifier, transmettre : ainsi perdurent les valeurs du Comté.

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