Julien et Aline Mettetal, à l’unisson de leur fruitière

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Elle était auditrice dans la grande distribution. Lui n’a pas suivi le cursus traditionnel des fromagers de fruitières…

La carrière de Julien Mettetal a débuté dans l’antre de l’industrie laitière. D’abord chez Bongrain dans les Vosges, il restera 2 ans dans cette entreprise de 300 salariés. Puis chez Mulin, à Noironte dans le Doubs, entreprise à “dimension humaine” d’une trentaine de salariés, où il peaufine ses qualités de Mac Gyver de la fabrication fromagère. Il faut toucher à tous les postes : du moulage du beurre, en passant par la cave, la pasteurisation, la fromagerie…

« Je ne voulais pas devenir un presse-boutons »

Les 5 années passées dans cette PME familiale lui ont appris énormément. Jusqu’à l’arrivée des cuves semi-automatiques qui l’inciteront à poursuivre sa quête ailleurs. « Je n’avais pas envie de devenir un “presse-boutons” ! », explique celui qui va endosser l’habit de technicien à l’ITFF (Institut technique français des fromages), l’actuel Actilait.

Le suivi des fromageries en production de Morbier lui permet de renouer avec le monde des fruitières. Une envie qui ne l’avait jamais vraiment quitté depuis son BTS à l’Enil Bio. « Finalement, je rêvais de ce type de travail, en prise direct avec les producteurs ». L’opportunité se présente à Grand Combe des Bois. « Quitte à tomber dans le chaudron à Comté autant viser le Haut-Doubs et ses fruitières de montagne », se dit Julien. Il est embauché comme second fromager en 2005 puis reprend le poste de fromager en 2006.

Son premier challenge : travailler sur la qualité, éliminer méthodiquement tous les risques par le nettoyage, la qualité des laits…. « Le plus gros défaut d’un fromager c’est d’avoir trop de confiance en soi ; la qualité en fromagerie, c’est multifactoriel. » Challenge réussi pour Julien, qui ne baisse pas la garde. Dès qu’il a un moment de libre, il retourne bricoler à la fromagerie. « Je me rappelle, quand je travaillais à la chaîne, la grosse horloge au mur qui semblait ne jamais avancer. Maintenant, c’est pourvu qu’elle avance moins vite, que je puisse finir ! »

Le métier n’a pas que des bons côtés : difficile de rentrer chez soi l’esprit libre. « La fruitière, c’est un peu ma petite entreprise, même si elle appartient aux producteurs ! ». Le fromager se pose aussi des questions sur les conditions de travail dans les petites structures avec un seul fromager, « quand il faut tout empoigner, du début à la fin, est-ce que le physique peut suivre jusqu’à la retraite ? »

Vie de famille

Vivre dans un petit village d’une centaine d’habitants en pleine montagne a changé la donne aussi pour Aline, ancienne auditrice qualité pour la grande distribution. Mais tout sourire, elle accueille les clients au petit magasin de la fruitière ouvert tous les jours de l’année, aide à la fabrication du beurre et assure les livraisons dans quelques supermarchés. Elle a trouvé là un terrain pour déployer son sens du contact et son dynamisme. La vente directe a progressé. C’était un des objectifs fixés par les sociétaires de la fruitière, lui aussi atteint.

Aujourd’hui, 6 ans après leur arrivée, la vie de famille des fromagers et de leurs deux enfants se fait au rythme de la fromagerie.

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