Pierre Dornier, partenaire du Comté

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Fabricant d’aliments pour le bétail, meunier, éleveur de porcs, Pierre Dornier inscrit totalement l’avenir de l’entreprise familiale, créée en 1926 à Bians-les-Usiers, dans l’univers de l’AOC.

« L’AOC, c’est un engagement à faire vivre une région et c’est un ensemble qui va au-delà des fruitières et des sites d’affinage. C’est tout un univers avec les clochers comtois, les prairies, les forêts. Et j’aime cet univers. J’en suis. Nous avons été très concernés par la sauvegarde des fruitières. » Entre le Comté et les activités de Pierre Dornier, on peut parler de communion.

À Bians-les-Usiers, dans le Doubs, non loin de Pontarlier, ce coeur de meule du pays fromager, Pierre Dornier dirige l’entreprise familiale créée en 1926. Les activités : fabrication d’aliments pour le bétail, minoterie et élevage de porcs. « Ces trois métiers avaient leur logique : le moulin donnait du son pour les troupeaux des alentours, et nous récupérions le sérum pour élever des porcs. Nous avons toujours gardé nos trois métiers avec la volonté de les faire progresser. » Avant de succéder à son frère Jacques en 1998, Pierre Dornier, diplôme d’ingénieur agro en poche, s’est d’abord dirigé vers le Mexique pour deux années de coopération. Il s’installe ensuite six années durant dans l’ouest de la France dans une coopérative de bétail et de viande pour enchaîner sur une expérience d’ingénieur-conseil.

À partir de 1998, il prend les rênes de la société en conservant et développant son identité : « Dans le domaine des aliments pour bétail, dans ces années-là, c’était une époque d’optimisation des formules et d’excès dans les formulations avec entre autres l’utilisation de produits de substitution. Dans ce domaine, de tradition, nous nous étions toujours imposé des contraintes importantes dans le choix des matières premières : pas d’huile, pas de graisses végétales ou animales ou de produit de substitution. Nous avons maintenu ce cap. Et nous revenons d’ailleurs à notre credo de l’AOC. On ne va pas tout demander à un nutritionniste parisien sur la façon de nourrir des montbéliardes du Val d’Usiers ! »

Sur ces bases, Pierre Dornier a rejoint l’initiative du CIGC désireux de réunir un groupe de réflexion avec des fabricants d’aliments. « D’abord je dois rendre un hommage à Yves Goguely, un grand défenseur de l’AOC et un homme de consensus. Nous avons dit oui tout de suite, ajoute Pierre Dornier, et nous sommes particulièrement en phase au niveau de nos produits et de notre offre. Toutes nos formules sont agréées par le CIGC. »

Être en phase n’empêche pas le débat. Exemple : « Il faut laisser libre le producteur de choisir la façon d’optimiser son troupeau. Il ne faut pas oublier que la force du Comté, c’est aussi la vache montbéliarde. Il faut aussi se garder des cahiers des charges trop pointus qui entraîneront fatalement des dérogations. »

L’avenir de l’entreprise, qui dispose d’un autre site à Bannans, va aussi se jouer du côté d’Étalans. Là un nouveau moulin sortira de terre avec le projet de communiquer autour du thème « du blé au pain », en appuyant le développement sur la production de blé du plateau. Pour juger de l’état d’esprit qui anime l’entreprise, rien n’est plus simple : il suffit de croiser la route des stands des Fournils Comtois qui animent de nombreuses fêtes et foires gastronomiques. Au menu : bon pain, belles galettes et ambiance tonique de toute une équipe. À vous donner envie de mettre les mains dans la pâte.

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