Comment prendre en compte le développement durable dans les filières AOP ? (mai 2011)

Pie Grièche
Pie Grièche
Environnement, développement durable… Les filières laitières AOP ne peuvent faire l’impasse sur le sujet, en essayant de valoriser ce qu’elles font déjà.

La FNAOP (Fédération Nationale des Appelations d’Origine Protégée) suit attentivement ce dossier et participe activement à la commission environnement du CNIEL. Il convient de rappeler en préambule que le CNIEL (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière) et l’Institut de l’élevage font dans les négociations nationales et internationales un travail important pour la défense des systèmes d’élevage, notamment les systèmes laitiers extensifs, paradoxalement pénalisés par leur extensivité, puisque jusqu’à présent les critères d’émission de CO2 et de GES (Gaz à Effet de Serre) sont rapportés au litre de lait. Ils ont par exemple obtenu que soit pris en compte dans les méthodes d’évaluation des systèmes le stockage carbone assuré par les prairies. Considérant qu’elle avait peu de chances de faire entendre sa voix dans le concert des négociations nationales et internationales, la FNAOP a décidé d’agir collectivement pour montrer la contribution des filières d’élevage AOP aux problématiques « environnementale » et « développement durable ». Ce fut d’ailleurs l’un des sujets traités lors de la dernière assemblée générale de la FNAOP qui s’est tenue les 23 et 24 septembre 2010 à Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques).

La charte Comté

S’appuyant notamment sur le travail de fin d’études d’Émilie Morel, embauchée à l’URFAC (Union Régionale des Fromages d’Appellation Comtois), la FNAOP a pu décrypter les liens entre les cahiers des charges des AOP et l’environnement. Le cahier des charges est constitué de clauses (essentiellement des interdits) relatives au produit. Or tout ce qui est contribution positive d’un produit AOP à son « environnement » (biodiversité, paysages, maintien des savoir faire, aménagement du territoire…) est considéré comme allant de soi, mais reste dans l’implicite. Il est paru important de mettre noir sur blanc tout cet apport positif, de le formaliser dans une forme de document contractuel. Les fromages AOP de Franche-Comté se sont emparés de l’idée. Ainsi est née la Charte de développement durable de l’URFAC, déclinée ensuite au niveau du Comté. Ce type de charte constitue une forme d’engagement contractuel de chaque filière AOP avec la société, et peut devenir un instrument de communication et de dialogue tant avec les collectivités qu’avec les consommateurs.

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Les prairies sur la zone AOP Comté : un réservoir de biodiversité

Pie Grièche
Pie Grièche
Tarier des Prés
Tarier des Prés
Au coeur des prairies se niche une richesse incroyable : flore, insectes, oiseaux, microbes du sol… L’AOP Comté contribue à leur maintien. Premiers échos d’une étude menée par l’Université de Franche-Comté (1).

Le laboratoire Chrono-environnement de l’Université de Franche-Comté a été mandaté par le CNIEL (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière) pour réaliser une analyse bibliographique sur la biodiversité et les services écosystémiques des prairies. Il ressort de cette analyse que les prairies naturelles et cultivées sur une longue période sont d’une importance capitale dans la préservation de la biodiversité de la flore, des insectes, des oiseaux, de la microbiologie du sol etc…
Dans le cas d’une utilisation modérée mais suffisante pour éviter leur enfrichement, ces systèmes sont le refuge de nombreuses espèces sauvages. Le maintien d’un territoire d’exploitation varié, comprenant des prairies pâturées ou fauchées mais intégrant également d’autres éléments paysagers comme les prés-bois, contribue également à la diversité paysagère. Au-delà de sa valeur intrinsèque, la biodiversité joue un rôle déterminant dans la réalisation de nombreux services écosystémiques. Les prairies exploitées peu intensivement, sièges d’une biodiversité élevée, présentent une meilleure résistance ainsi qu’une adaptation facilitée face aux aléas climatiques, aux invasions biologiques et aux changements environnementaux. Les prairies permanentes participent également à la séquestration du carbone, réduisent les risques d’érosion et de glissements de terrain et participent à l’épuration des eaux.

(1) étude réalisée par Leslie Mauchamp dans le cadre d’un doctorat à l’Unité mixte de recherche de Franche-Comté

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