2024-2025, deux années de construction

Les membres du bureau du CIGC échangent avec la salle. L. Faé
Les membres du bureau du CIGC échangent avec la salle. L. Faé

« Merci à tous pour votre esprit de responsabilité »

L’assemblée générale du Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté s’est déroulée le 6 juin au terme d’une période pour le moins riche en événements.

A près une baisse des ventes entre mai 2021 et décembre 2023, l’année 2024 a été marquée par un rebond significatif. L’investissement en communication du CIGC, amplifié par des actions commerciales ciblées de la part des metteurs en marché, a permis de créer des conditions favorables aux ventes. Parallèlement, les règles de régulation de l’offre décidées pour la période 2025-2027 jouent pleinement leur rôle. « Après des discussions et des débats d’une intensité proportionnelle aux enjeux, nous pouvons nous réjouir d’une situation qui revient à l’équilibre », estime Alain Mathieu, président du CIGC dans son rapport moral.
L’adoption du 10e cahier des charges du Comté.
Après une phase d’instruction de quatre ans, le Comité national des AOP laitières, agroalimentaires et forestières de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) a approuvé la nouvelle version du cahier des charges du Comté, le 21 novembre 2024 à Paris. « Certes, nous avons encore un peu de travail jusqu’à son homologation synonyme de son application pleine et entière, mais quelle avancée et quelle bonne nouvelle ! », se félicite le président de l’Interprofession, remerciant la commission d’enquête et les services pour leur implication et leur ténacité.
Les attaques médiatiques subies
« Si 2024 a été marquée par des avancées très positives sur des dossiers majeurs, 2025 s’est ouverte sur des perspectives d’une autre nature », constate Alain Mathieu. Le Comté a en effet « subi l’attaque médiatique la plus violente que nous ayons connue ». Toutes les chaînes de télévision, toutes les radios, toute la presse écrite ont martelé : le Comté pollue. Le sujet a même été traité dans la presse italienne, danoise et suédoise … « Nous étions perçus il y a quelques années comme des antiquaires. Nous sommes devenus, pour certains, les derniers de la classe en matière d’engagements environnementaux, égoïstes, avides de profit et bientôt sans doute des tortionnaires de nos Montbéliardes et de nos Simmental ! C’est profondément blessant, parfaitement injustifié et surtout, sans fin. »
Se faisant porte-parole de toute une filière, Alain Mathieu a promis : « Nous allons continuer à proclamer que notre cahier des charges est l’un des plus exigeants d’Europe en matière environnementale. Continuer à affirmer que nous sommes fiers de notre modèle d’agriculture familiale extensif qui donne envie aux jeunes de nous rejoindre. Nous allons revendiquer la progression de la production du Comté au cours des dernières décennies, rendue possible par l’exigence que nous nous sommes imposé dans notre promesse aux consommateurs, et par l’accueil de nouveaux producteurs. Et non seulement nous n’allons pas nous en excuser, mais nous allons défendre avec fierté les bénéfices que nous en retirons, nous et l’ensemble de notre territoire. »


La pression monte autour du lait cru
Les risques sanitaires, économiques, psychologiques et d’image pèsent très lourd sur les acteurs du lait cru dans le massif du Jura, mais aussi dans les autres régions, à tel point que le mot « thermisation » s’invite de plus en plus dans les débats. Ce sujet est fondamental pour nos quatre appellations et va bien au-delà d’un débat sur la technologie de transformation. Il y a là une question économique, mais aussi d’identité, de culture, de savoir-faire.Le débat s’impose pour répondre à la problématique du maintien des fabrications au lait cru. Les autres secteurs de l’agroalimentaire partagent les mêmes contraintes et les mêmes craintes sur cette recherche d’absence totale de tout, un leurre dans l’univers du vivant où tout est partout ! L’interprofession du Comté souhaite établir un diagnostic partagé abordant ce thème dans toute sa complexité. Ceci afin d’obtenir des réponses fortes à la fois politiques et techniques par le prisme de la gestion des risques et des bénéfices. « Il y a des moments déterminants dans la vie de filière, des manières de prendre des virages ou de ne pas les prendre qui marquent l’histoire », assure le président du CIGC.

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