Justin Liégeon : « Le jeu en vaut largement la chandelle »

« Les jeunes s’investissent beaucoup dans les organismes agricoles », selon Justin Liégeon. Photo Loris Faé
« Les jeunes s’investissent beaucoup dans les organismes agricoles », selon Justin Liégeon. Photo Loris Faé

Pour le producteur âgé de 30 ans, le temps consacré à la filière n’est pas grand chose « par rapport aux bénéfices qu’on en retire sur nos exploitations ».

S’ il y a bien un prototype du garçon dont on ne pouvait pas douter qu’il s’investirait dans la défense de son métier, c’est Justin Liégeon, producteur de lait à Courvières. « Mes parents ont toujours baigné dans ce milieu des responsabilités agricoles, mon frère est trésorier de notre coopérative … » Mais rien n’indiquait vraiment qu’il choisirait précisément l’interprofession, le cœur de la filière Comté, pour défendre ses idées. « M’engager me semblait assez logique au regard de ce qu’ont fait mes parents. Pourquoi dans la filière ?
Elle nous rémunère, c’est grâce à elle que les agriculteurs du massif jurassien tirent leur épingle du jeu et valorisent leur travail. C’est donc là que j’ai voulu m’investir en priorité. »

Justin Liégeon a été durant trois ans le membre JA du Conseil d’administration du CIGC et il est désormais délégué, membre des commissions Information et Economie. Il évoque ses débuts à 27 ans, parmi les 16 administrateurs de l’Interprofession : « On m’avait renseigné et je savais qu’il n’y avait pas que des agriculteurs, mais aussi des chefs d’entreprises plus grandes, des gens expérimentés sur les notions d’économie avec une grande connaissance de la filière. Moi, j’étais jeune, encore inexpérimenté et je ne pouvais, comme tout le monde, pas maîtriser tous les sujets. L’accueil a été très chaleureux, on est bien à Poligny ! Au bout de six mois, j’avais compris les rouages et j’ai pu avancer mes arguments. Ce qui est formidable, c’est que les trois maillons (producteurs, fromagers, affineurs) discutent sur un même pied d’égalité. Les décisions sont prises à l’unanimité, ce qui peut avoir un côté frustrant car le résultat est parfois long à aboutir : on arrive chacun avec nos idées et on repart finalement avec les idées du collectif, qu’on va défendre sur le terrain. » Cette philosophie donne à ceux qui la pratiquent, « une ouverture d’esprit qui nous permet, j’imagine, de mieux travailler sur nos fermes ». Pour lui, les jeunes apportent du bon dans les instances collectives : « On est fougueux, on va de l’avant avec l’envie de faire bouger les lignes, parfois maladroitement. Mais cela donne l’occasion de réfléchir à de nouvelles idées, d’engager de nouveaux débats ». Justin est aussi membre des Amis du Comté. « Une autre forme d’engagement dans la filière, très simple à faire, très rigolo. Présenter son travail aux consommateurs, ça met de la magie dans les yeux des gens et c’est très gratifiant. »

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