Alex Bon, fromager « feel good »

p16 - Alex Bon - Karine Garnier

Alex Bon est le fromager d’Ounans depuis novembre 2023. Dans cette petite coopérative, amenée à être bientôt modernisée, il fabrique Comté, beurre, fromage blanc et serrac.

Le jeune Polinois ne fait pas partie des « Obélix » : Alex Bon n’est pas tombé dans la marmite lorsqu’il était petit. Ses parents n’étaient pas dans le monde fromager et lui-même a débuté son parcours par un bac pro et un BTS «Aliments et processus technologiques » dans les Enil de Poligny et Mamirolle.
« L’agroalimentaire me plaisait déjà ; le lait pas encore », reconnaît-il en souriant. Son alternance de bac a eu lieu chez Président à Lons et celle de BTS chez Elixia à Champagnole. Mais lorsqu’Alex est entré sur le marché du travail, c’est dans une coopérative à Comté qu’il a postulé. « Salins cherchait un aide-fromager et peu de temps après, la place de second était libre et ils me l’ont proposée », relate le jeune homme. Indéfectible curieux, toujours prêt à relever des défis, Alex a appris son nouveau métier au contact de Yannick Decharrière, le
maître-fromager salinois avec qui il est resté très ami. « J’ai découvert avec lui toute la fabrication fromagère de A à Z ». Sept ans et demi de collaboration fructueuse, qui s’est terminée en 2022 lorsque cet amoureux de la randonnée et des sommets (il fait du trek dans les montagnes du Jura) a eu envie d’aller plus haut. L’alpage, c’est l’aventure rêvée pour un fromager ! Direction la Suisse et la fruitière de Nyon, pour tenir un alpage de mimai à fin septembre 2022, avec un aide-fromager et trois bergers. Là-haut, l’équipe fabriquait cinq fromages par jour (« A Salins, on en faisait 60 ! ») à l’ancienne, avec chaudière à bois et tout à la main. « On faisait tout ensemble, le travail, la cuisine, c’était la vie en
communauté. »

Le basket et du trek en montagne
L’ancien joueur de basket du PJBC polinois, où il a dribblé jusqu’à ses vingt ans, a toujours une petite longueur d’avance sur les événements : durant l’alpage, du fin fond de sa montagne, il a vu passer une annonce de Rivoire-Jacquemin, qui cherchait un responsable d’affinage. Alex a découvert durant un an et demi un autre métier lié au Comté. « Cette expérience d’une année chez un affineur m’a apporté énormément dans mon travail de fromager, car j’ai désormais une connaissance aiguë du chemin effectué par les fromages après la fabrication. Je peux aussi reconnaître le dur travail de tous les maillons de la filière et la difficulté de la mise en marché qu’on ne soupçonne pas en tant que fromager. J’ai aimé cette expérience, mais la fabrication me manquait », explique-t-il. A 29 ans, Alex aimerait pouvoir d’ici quelques temps « rendre la monnaie de la pièce »
et former à son tour un apprenti, comme Yannick l’a fait avec lui.

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